Mêler Claude Debussy et des sacs plastiques, il fallait oser ! Présentée ainsi, l’idée peut paraître étrange… pourtant, c’est ce que propose la Compagnie Non Nova avec ce spectacle dont le nom joue sur la phonétique de « L’Après-midi d’un faune », le ballet de Nijinski créé sur une musique de Debussy et adapté d’un poème de Mallarmé, devenant « L’Après-midi d’un foehn, version 1 », du nom de ce vent chaud qui caresse les edelweiss des Alpes. Le vent est l’élément central de cette fable où la poésie et le mystère s’unissent : de simples sacs en plastique, objets dénués de vie par nature, deviennent – après de savants coups de ciseaux du marionnettiste – par la force de l’air de ventilateurs, de graciles personnages dansants, loin de la matière polluante dont ils sont faits. Dans ce ballet aérien maintes fois primé, qui a tourné dans le monde entier, nous ne savons plus si ce sont les marionnettes qui contrôlent l’artiste, ou si c’est l’artiste qui contrôle les marionnettes…